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<Le rêve d'un homme ridicule

d'après la nouvelle de  Fédor Dostoïevski

Réalisé et interprété par Nicolas Mège

Photographies: © Arnaud Cereghetti 2016

<dossier (à venir)

<note d’intention

 

   Le protagoniste de cette nouvelle accomplit une quête spirituelle vertigineuse en une nuit. Un soir, son désir de mourir le terrasse dans les bas-fonds d’une humanité qui ne voit plus le jour. Au matin une quiétude salvatrice et libératrice lui redonne goût en la vie.

La rapidité et la brutalité de ce bouleversement est semblable à un électrochoc que Dostoïevski nomme le rêve. Cet électrochoc est celui d’un Dostoïevski condamné à mort et gracié à l’instant même ou il allait être fusillé. Cet électrochoc est celui d’un Dostoïevski éprouvant un bref instant le goût délicieux du bonheur avant de chuter dans des crises épileptiques violentes et ravageuses. En un instant, tout bascule.

   Il s’agit donc de présenter sur scène cet électrochoc qui bouleverse la destinée de ce personnage pour toujours. Le héros confie au public les répercussions de cet assaut électrique sur son âme. Il y a le chaos, du rire, du désarroi, de l’absurdité, de la colère, de la science fiction, du surréalisme, de l’humour, de l’amour, de l’excitation, du mysticisme, du drame, puis du repos, et une espérance lumineuse. Ici tout est brut, tout est confié avec démesure, vertige et folie.

Cet assaut électrique sur le personnage a les effets d’une « montagne russe » qui passe par les bas-fonds avant de toucher les étoiles. Le rêve fait voyager le héros sur la voiture d’un grand-huit qui monte lentement, se suspend dans les cieux avant de dégringoler brusquement et de trouver l’élan nécessaire pour faire une boucle qui lui mettra la tête à l’envers.

   Enfin, il y a dans Le rêve d’un homme ridicule le rapport ambigu de Dostoïevski avec la mort et l’au-delà qu’il n’a eu de cesse de questionner toute sa vie.

   Dostoïevski donne ici une existence à un au-delà. Il décrit une vie après la mort mais cette vie trouve son substrat dans « un rêve » et non dans « une réalité ». Il s’agit donc d’un récit fantasque, fondé sur aucune réalité. Si Dostoïevski juge son personnage de « ridicule »,  « bizarre », de « baroque » en lui apportant cette distinction dans le titre même de sa nouvelle, c’est qu’il a conscience de l’improbabilité de sa fiction. 

   Alors nous n’avons pas besoin de juger cet homme car Dostoïevski le fait pour nous. Il s’agit dans le spectacle de donner à voir un homme qui a peur de mourir et qui s’invente une vie après la mort pour rendre supportable sa fin tragique. Et cette vie rêvée n’est que folie, tourbillon et poésie.

 

   Je n’ai jamais envisagé de metteur en scène pour ce spectacle. J'ai toujours souhaité développer et nourrir un dialogue personnel avec cette œuvre. Très vite, j'ai quitté  la salle de répétition pour expérimenter différents espaces. Je jouais dans des appartements, des jardins, des salles de classes, des bars, puis des théâtres, des galeries d’art, des festivals, des forêts. Comme le personnage de cette histoire, je me suis amusé à prendre la route pour adresser cette parole à toutes personnes voulant bien l’entendre. C’est ainsi que je me suis approprié Le rêve d’un homme ridicule. J’y ai trouvé ma liberté et mon souffle, mes résonnances avec Dostoïevski.

Après toutes ces années, je mesure combien il ne faut pas figer la nouvelle de Dostoïevski dans une mise en scène qui impose un espace et des contraintes. Selon le lieu dans lequel cette parole jaillit, le spectacle se transforme. Telle est la liberté de cet homme ridicule, son audace, sa prétention.

Souffler ! Souffler ! Souffler  pour ne pas souffrir de ce blocage (momentané) de la représentation dramatique. Souffler pour ouvrir l’espace de la voix et laisser surgir l’univers du poète.

 

Nicolas Mège

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