Une femme longe un mur et attend,  mue par un désir « absolu » d’être vue. Perchée sur des chaussures à talon, elle cherche et trouve peu à peu une liberté dans sa démarche, une assurance, une capacité à se donner à voir.

   Cette femme répond ici à une quête intime : susciter le désir, être contemplée, être celle que l'on fantasme, que l’on invite. Bien sûr, dans cette quête, le besoin d’être « hors champ » la submerge. elle navigue entre le désir ardent d’être vue et le besoin de se cacher. Un temps long, suspendu, s’ouvre alors... parviendra-t-elle à tuer la solitude, à susciter un regard ou faire naître un désir, à créer la rencontre ?

   Dans ce spectacle, le temps qui s’étire, la durée de l’attente, crée sur cette femme des déformations, des disparitions. Le corps se transforme. Un pli de la bouche, une épaule rentrée, une excroissance symbolisent physiquement ce temps traversé.

L’espace subit également l’effet du temps. sa réalité s’altère. Le temps agit sur lui et le réinvente.

Le temps, « cet instant qui dure toute une vie », modifie donc le tracé de l’existence. L’accumulation de ces transformations compose une figure féminine aux mille couleurs. Il y a toutes les femmes du monde en cette femme, tous les âges, toutes les féminités. Il y a les femmes ancestrales, les déesses antiques, les vieilles femmes, les jeunes filles, les femmes d’aujourd’hui...

   Si la traversée de cette femme dévoile les multiples féminins qui l’habitent, elle apprendra aussi dans ce voyage solitaire à dire « je t’aime passionnément ». Le spectacle met en lumière cette quête : s’autoriser à être, se rencontrer soi-même pour pouvoir dire je t’aime.

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Merci à la DRAC Calvados, à la MJC de la Guérinière à Caen, à Bruno Banchereau pour son soutien et son aide précieuse, Meriem Brachet et Arnaud Cereghetti.

Lors de la résidence et sortie de résidence de novembre 2016, les lumières étaient de Nicolas Girault.